L'un des paradoxes tunisiens les plus aberrants est la cité Ennasr, une ville dans la ville qui ressemble à un ghetto où le béton est l'unique paysage qu'on peut observer, mais dont les prix immobiliers sont les plus chers de toute la Tunisie. Ainsi on ne peut acquérir un appart 3p à moins de 140.000DT pour un quotidien pas terrible, pas de transport en commun, pas d'espaces verts, aucun espace culturel, une avenue exigüe, un stress continu nuit et jour…
Ca ressemble à ça l’endroit le plus chic de la capitale un enfer payé au prix cher et qu’on s’arrache fièrement malgré tout. Il est clair que les HLM de France sont 10 fois plus confortables que ces gourbis; au moins il y’a pleins d’attractions sportives, culturelles et autres espaces verts…
Le site
Tunisieaffaire a mis l’accent sur cette catastrophe urbaine dans un article publié aujourd’hui et écrit par Galia Skander :
Qui est responsable de la catastrophe urbaine à Ennasr?
Le quartier Ennasr appartenant au gouvernorat de l’Ariana est une vraie ville nouvelle, selon les estimations, de 150.000 habitants. Malgré qu’il s agit d’un ensemble des quartiers neufs, aisés et bien équipés, il s’agit aussi d’une catastrophe urbaine et architecturale avec des manques très graves.
Commençant par le vide culturel ; aucune salle de cinéma, ni de théâtre, encore moins de salle d’exposition ou centre culturel. À la place, on a droit à la plus grande concentration de cafés en Tunisie avec 123 cafés, au 12 novembre 2007, amassés sur la longue avenue Hedi Nouira, sur 1.2 Km de chaque voie, avec différents styles de prix et des clients, allant de simples cafétérias aux salles de cafés, et enfin, aux fameux salons de thé ; une pure invention tunisienne.
Deuxièmement, à Ennasr rares sont les espaces verts publics, que du béton, rien que du béton et toujours du béton à perte de vue à vous donner la nausée et le vertige. Même, le rare espace vert le long de l’Oued qui traverse Ennasr a été grignoté comme par magie ou par quel miracle des constructions, dont on ne sait pas qui a donné l’autorisation de bâtir sur un espace public!
De même, les parkings sont une denrée rare, il est plus facile de trouver une place dans un café qu’une place dans un parking, c’est le nouveau jeu à la mode à Ennasr.
Enfin, pour cette ville, elle devient un ghetto dès qu’on circule en voiture, car elle n’est desservie que par deux artères majeurs et deux autres mineurs. De ce fait, matin ou soir, les voitures s’alignent dans une circulation cacophonique, lente, poussant les conducteurs aux acrobaties. On dirait une ville de fou et de déprimé, où les gens peinent pour y sortir et y entrer.
Il s’agit de la plus grande catastrophe urbaine de la Tunisie moderne orchestrée et réalisée par l’AFH (Agence Foncière d’Habitation), qui par souci spéculatif, a minimisé les espaces verts et réduit les parkings, et ce, pour maximiser son profit et les terrains à commercialiser.
Les habitants d’Ennasr doivent ériger une stèle en honneur de l’AFH ou construire un arc de triomphe à son honneur comme on le faisait à l’époque romaine pour glorifier les succès militaires des empereurs!