Le nombre de postes ouverts au concours d'assistanat de cette année spécialité économie est alléchant: 9 postes pour 150 candidats, soit un taux de réussite de 6% (profil des candidats : des Bac+8 et plus, qui sont avancés dans la rédaction de leurs thèses de doctorats et même finis de la rédiger et ayant à leur actifs quelques années d'enseignement en tant que contractuels lesquelles années limitées au nombre de quatre).
Ainsi neuf économistes vont intégrer la fonction publique pour devenir des assistants de l'enseignement supérieur et pour beaucoup d'entre eux cette réussite va clôturer des années de recherches pointues (modélisation, stimulation, études de cas, estimation économétrique etc) et le début d'une ère de "momification" expressions utilisée généralement pour définir la titularisation des fonctionnaires dans la fonction publique synonyme d'arrêt de motivation et d'une éternelle quête des promotions financières (grades, échelles, échelons, primes …).
Comme si le pays n’a pas besoin d’économistes pour atteindre ses objectifs « plus que promoteurs » tel qu’un taux de croissance de 6% par an, un taux de chômage de 13% ou un revenu moyen par tête de 5000 DT sans oublier les chantiers qui vont s’ouvrir les prochaines années (projets pharaoniques financés par des pays du Golfe).
Quand est ce qu’on va comprendre que tout développement passe inéluctablement par la matière grise et que mettre les bâtons dans les roues de ceux qui ont choisi la voie du savoir ne fera qu’empirer la situation?
Quand est ce qu’on va comprendre également qu’il faut créer des synergies entre les centres de recherches (universités) et acteurs économiques (mégaprojets émiratis entr’autres) ? Pourquoi ne pas impliquer les chercheurs dans les chantiers qui vont s’ouvrir et arrêter de restreindre les horizons déjà étroits de la recherche scientifique à des pseudo concours de la fonction publique sans grand intérêt aussi bien pour les chercheurs (démotivants vus les taux de réussite) que pour l’économie du pays ?
Il est grave que la plupart des diplômés de l’enseignement supérieur préfèrent aujourd’hui l’intégration de la fonction publique (vouée à l’extinction) au lieu de créer leurs propres projets beaucoup plus motivants mentalement et financièrement ! L’économie du pays prendra un sérieux coup si les tentatives privées diminuent au profit de l’attraction du secteur public parce que ceci est synonyme de baisse d’investissements et de la hausse du chômage, deux maux dont souffre de plus en plus notre économie.